
Découverte de la pointe reculée de Coromandel Peninsula
Cela fait des années que Sebastien part vadrouiller dans la célèbre péninsule de Coromandel. Il l’aime tant cette région qu’en 2008 il s’achète un morceau de foret dans la montagne et y construit un refuge. Mais il n’était jamais monté tout au nord… à la pointe de la pointe, celle qu’on atteint par des routes de graviers interminables. Une belle randonnée attend le voyageur.
En ce vendredi d’été, me voici de nouveau en direction d’une des rares zones que je n’ai pas exploré en Nouvelle-Zélande. Sanglé dans le 4×4, je trépigne d’anticipation, comme un retour aux bonnes vieilles années de la longue route, à l’époque de l’écriture des guides.
Une route côtière splendide
Il faut au minimum 4h30 au départ d’Auckland pour faire le grand tour, passer Thames et ensuite remonter, d’abord sur des routes sinueuses mais pavées, jusqu’à Coromandel Town, puis Colville. A partir de là, c’est du gravier et des panoramas que je n’aurai pas soupçonné !
La route suit d’abord le littoral sauvage, peuplé de grands pohutukawa noueux et tordus bordant de longues grèves de gros galets et de bois flotté. L’ensemble donne l’impression d’avoir atteint les confins d’une ile abandonnée du Pacifique. Puis la route grimpe à flanc de ces immenses collines qui se jettent dans la mer. Si le temps est clément, la vue est à couper le souffle. On distingue bientôt la grande ile qui ferme le golfe, Great Barrier, qui s’étire à l’horizon, ainsi que sa petite sœur, Little Barrier, émergeant haute et compacte des flots comme l’ile de King Kong. Puis, au détour d’un col, Jackson’s Bay et sa plage de sable en croissant de lune s’offre à la vue, pour LA photo à ne pas manquer. Enfin, après encore 20 minutes de routes, on atteint la petite vallée enserrée de montagnes de Fletcher Bay, qui pointe plein nord.
La route se termine ici, dans le camping du DOC, qui propose de grands emplacements herbeux pour tentes face à la plage de sable noir. Cette fois-ci, nous dormirons au Backpacker que le DOC propose aux voyageurs pour une somme modique.
Une rando de journée qui vaut son pesant de panoramas
Le lendemain, je vais enfin découvrir une des magnifiques randonnées de la Péninsule, la « Coromandel Coastal Walkway ».
En effet, en 6 à 7h de marche (selon niveau), il est possible de faire une grande boucle qui relie Fletcher Bay a Stony Bay, puis retour au point de départ. Stony Bay se trouve sur la côte Est. C’est la baie opposée qui peut s’atteindre aussi par la route, mais par un immense détour par le sud. Pour réaliser une boucle à pied, il faut emprunter un sentier secondaire, et bifurquer à environ 30 minutes de marche vers la crête.
C’est un sentier de crête destiné aux Mountain Bikes. L’ascension est ardue pendant environ 2 heures. On se demande comment font les cyclistes pour pousser leur vélo sur ces pentes ! Tout le long du sentier et au point culminant, le panorama est spectaculaire. Péninsules rocheuses, iles, littoral découpé et immenses herbages lunaires ont du mal à entrer dans la photo.
Du sommet, ouf, ça ne fait que redescendre vers Stony Bay, et à l’abri des arbres en plus ! En chemin, deux passages de cours d’eau permettent de se rafraichir (et pour moi, baignade dans mon plus simple appareil !). Nous y voilà, 3 heures de marche plus tard, nous sommes à Stony Bay, la bien nommée puisque le rivage ici est fait de galets assez peu confortables sous le pied. Ici aussi, vous êtes au bout du monde, de l’autre côté de ce bout du monde. La baie encaisse est superbe et le DOC y organise un camping très bien entretenu (et peu fréquenté aussi en dehors du 20 déc. au 20 janvier de chaque année).
Le retour vers Fletcher Bay est une balade de santé, car pour cette partie, le sentier est coupé horizontalement dans les pentes boisées qui dévalent vers l’océan. Le chemin est large et bien entretenu et la foret merveilleusement variée. En plus, on ne perd jamais des yeux l’océan à travers les arbres. A mi-chemin, un sentier secondaire permet de rejoindre la crête d’une petite péninsule qui offre un beau 360 degré sur le littoral et les iles. Encore une heure et nous retrouvons la portion de sentier commun qui mène à Fletcher Bay. La boucle est bouclée. Un bon plouf dans l’océan, rien de mieux avant une bonne bière et une reconnexion avec une partie des amis partis pour d’autres découvertes.
Les joies de la plongée masque et tuba
Ce dimanche, avant de reprendre la longue route pour Auckland (The « Big Smoke », comme disent les kiwis qui ne connaissent manifestement pas les grandes villes européennes !), quelques-uns d’entre nous partons pour une sortie en snorkelling (masque et tuba) le long des côtes rocheuses eu départ de la plage. Avec un fond de sable volcanique, la visibilité n’est pas idéale, mais nous aurons quand même le plaisir d’explorer les anfractuosités rocheuses battues par les longues algues de cette zone sauvage et de voir langoustes (que seul un ami kiwi est capable d’attraper…), oursins en grand nombre, poissons de roche et même une raie, curieuse mais pas téméraire.
Repu de nature, nous voici de nouveau au volant, pour un retour glorieux sous un soleil de plomb, les yeux repus de cette route décidément si merveilleuse. Cela me donne d’ailleurs une idée. Je vais me lancer dans ma carte des plus belles routes du pays. A suivre…
Attention, cette route peut être interdite aux voitures de location, vérifiez avant de partir. Découvrez le camping sur l’App Frogs en cherchant « Fletcher Bay » et la randonnée sous le nom « Coromandel Coastal Walkway »
Sébastien Michel
Fondateur de l’agence francophone locale Frogs
Ca fait rever Seb! Je suis alle a cette pointe nord il y a 15 ans… faudra qu’on vous laisse Nina et qu’on y retourne 🙂
Avec plaisir Pascal, mais nous serons à la pointe sud avec elle… on la garde !