Vélo Otago Rail Trail

A vélo sur l’Otago Central Rail Trail

L’Otago Central Rail Trail est une voie cyclable de 150 km qui emprunte l’ancienne voie de chemin de fer qui reliait Middlemarch proche de Dunedin à Clyde, au cœur de la région subalpine rendue célèbre par Queenstown et Wanaka. La large voie est très populaire auprès des cyclistes en herbe qui la parcourent en 3 ou 4 jours, traversant monts semi-aride et grandes plaines agricoles de la région. 12,000 personnes l’empruntent chaque année mais rassurez-vous, point ici de cohue !

A la fin du 19ème siècle, la construction de lignes de chemin de fer bat son plein en Nouvelle-Zélande. C’est au prix de grands efforts alors que cette ligne s’enfonce dans les terres, traverse des rivières, longe des gorges et pénètre des monts pour désenclaver les plaines et les régions riches en or du Central Otago. Tout au long du 20ème siècle, la ligne verra son trafic diminuer pour être finalement arrêtée et démontée en 1990. C’est en l’an 2000 que la transformation en une voie cyclable est terminée, devenant une inspiration pour le grand réseau de voies cyclables qui s’est développé depuis à travers le pays.  

C’est en e-Bike que ma femme et moi l’avons parcourue en ce mois de février, encore l’été en Nouvelle-Zélande. La société de location de vélos que nous avons choisi organise tout pour nous, vélos, transferts et hébergements. Il ne nous reste qu’à pédaler ! Nous voilà partis de Clyde, petite bourgade charmante, ancien bourg de chercheurs d’or largement ‘gentrifiée’ où nous avons dormi dans un B&B de charme. Tout de suite on se rend compte que le choix d’un vélo électrique démontre une vraie paresse de notre côté, car le dénivelé maximum d’une voie de chemin de fer ne dépasse pas les 4%. Mais bon, lorsque le vent est de face, le choix paraît plus judicieux.

Et ainsi, chaque jour ce sera environ 4 à 6 heures de vélos qui nous attendent sur ce long serpent bien entretenu qui nous permet de découvrir une variété de paysages si caractéristiques de cette région au climat continental sec, où les monts semi-arides aux rochers et affleurements si sculpturaux alternent avec des plaines vertes d’irrigation dans une succession de ponts, à-pics, tunnels et lignes droites lunaires. Le tout dans les tons brun-ocre rendus célèbres par les peintures de Grahame Sydney.

En de nombreux points, des panneaux d’affichage racontent l’or, la construction ferroviaire ou des anecdotes locales. On admire les vieux ponts, les tunnels et les paysages qui changent à chaque tournant. La région est très peu peuplée et donc les hameaux que l’on croise, où ceux où l’on dort, ne comportent souvent que quelques maisons, parfois un pub (j’exagère un peu, certains villages ont des curiosités à visiter : petit musée et commerces à Rainfurly, épicerie du far-west à Oturehua…).

Au soir, ne comptez pas allez « sortir en ville », car vous êtes au milieu de nulle part ! Ces hameaux et leur poignée d’hébergements et restaurants vivent pour moitié du tourisme cycliste et pour autre moitié des éleveurs. Car oui, vous croiserez des milliers de moutons et une pincée de vaches sur les monts exposés aux éléments.

Au far west

Comme par magie, des pommiers et pruniers orphelins se rencontrent à intervalle réguliers et font une halte snack pour ceux qui passent en fin d’été. Le mystère sera élucidé par les locaux ; ils sont le résultat de trognons jetés par les fenêtres des trains de jadis ! Pour le reste, les européens ne seront pas dépaysés car ce sont surtout saules le long des rivières, et aubépines, sureaux et thym sauvage le long des voies.

Au milieu du parcours vous atteignez le point le plus haut, à 630 mètres, à partir de là, c’est la descente (douce) dans un sens ou l’autre !

Nous vous conseillons de le faire en trois jours pour éviter les longues fin d’après-midi dans des coins perdus. Une autre option est d’utiliser Clyde comme base et de rayonner chaque jour sur des portions de cette voie et d’autres pistes cyclables dont la région de Clyde-Cromwell-Queenstown-Wanaka regorge.

S’il pleut peu dans la région, il faut prévoir malgré tout des vêtements variés car un jour vous aurez 26° et le lendemain 13° selon les caprices du vent ! Pensez à des gants notamment, qui nous ont fait défaut.

Sinon, pas de panique, les sociétés de location de vélo assurent le transport de vos valises, vous n’avez qu’à porter votre équipement du jour dans des sacoches fournies. Leur équipement est généralement dernier cri, avec selles confortables, gourdes et assistance permanente en cas de pépin.

Sébastien
Fondateur de l’agence locale Frogs

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